Nom: Église Saint Pierre Apôtre de Moulins-lès-Metz
Histoire:
l’église paroissiale Saint-Pierre-Apôtre se trouve à son emplacement actuel depuis sa fondation. Fondation qui remonte à l’époque romane. Elle subira, au cours des siècles, deux transformations, mais ne sera jamais détruite.
Cette indestructibilité, elle la doit à sa position. En effet, elle se trouve à l’intérieur des remparts de la forteresse qui défendait le vieux pont.
Tout d’abord, l’orientation de l’église, qui est conforme à celle préconisée par saint Thomas d’Aquin : « Il est convenable que nous adorions, le visage tourné vers l’Orient ». L’église paroissiale se trouve dans un axe est-ouest. Elle possède, en outre, deux entrées : celle du clergé et celle des fidèles. Son orientation ainsi que ses deux entrées sont considérées comme une caractéristique de l’art de construire à l’époque romane ou préromane.
La consultation des fonds de l’Évêché, aux Archives départementales, permet de trouver une copie du procès-verbal de visite de l’église paroissiale de Moulins, déposé au greffe de la Chambre épiscopale de Metz – visite effectuée le 20 avril 1752 par Daniel Henry Maujean, prêtre-curé de Sainte-Croix de la ville de Metz –, ainsi qu’un plan pour la reconstruction de l’édifice réalisé par l’architecte Grandjean et paraphé par les maire et les gens de justice de Moulins, le 2 avril 1752.
La lecture, l’étude et l’analyse de ces documents permettent de découvrir : une nef de type basilical (une nef terminée par un sanctuaire en cul-de-four) ; un collatéral à droite et un collatéral à gauche, qui se terminent, comme le sanctuaire, par un cul-de-four ; une église ne pouvant contenir que 79 personnes alors que la population en âge d’assister à la messe s’élevait à 309 personnes. Ce manque de place nécessite, au cours de l’année 1754, une transformation du monument. Le chevet roman disparaît ainsi que les piliers de la nef. Seuls subsistent, à l’intérieur, les deux piliers carrés soutenant le clocher. L’architecte supprime également, sur la façade septentrionale, la porte dérobée donnant accès au presbytère. Les façades méridionale et occidentale restent en l’état. Cette restauration confère à l’édifice la caractéristique d’une église-grange telle que nous la connaissons aujourd’hui.
La seconde transformation remonte à 1921. Elle entraîne la suppression du clocher, au milieu de la façade occidentale, et des deux piliers de soutènement, à l’intérieur de l’église. La disparition de ces derniers rend possible l’érection d’une tribune. Quant au nouveau clocher, il prend place à l’extérieur, sur le flanc droit.
Terminons par quelques curiosités pour les amateurs d’art sacré : les autels de saint Joseph et de la Vierge Marie ainsi que le maître-autel, en place depuis 1767, proviennent de l’église Notre-Dame de Metz. Tous les vitraux du collatéral droit et trois vitraux du collatéral gauche datent de 1954 et retracent la vie de saint Pierre ; ils sont l’œuvre d’un artiste hongrois, Lehoczky György, réfugié politique. Ceux du chevet, dessinés par Gérard Thon, professeur aux Beaux-Arts de Nancy, et réalisés par l’Atelier 54, représentent les Disciples d’Emmaüs , le Sacré-Cœur, la Multiplication des pains. Le dernier vitrail du collatéral gauche met en scène l’écusson de Moulins, le vieux pont, le château Fabert et l’église. Les épitaphes, scellées dans le mur, rappellent que l’ancien cimetière entourait une partie de l’édifice religieux.
En conclusion, il est possible d’affirmer que l’église Saint-Pierre-Apôtre de Moulins-Centre est une église de l’époque romane, nullement répertoriée.